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23 septembre 2013

Abderrahmane Zenati : LE VENT DE L'EST S’ARRÊTE A FIGUIG

 



" EXTRAIT"

 

 

"... J’avoue que lorsque j’étais toute petite gamine, je n’aimais guère mon père... Et même adolescente, je le détestais! Lui qui était très connu à Casablanca comme spécialiste en chirurgie cardiaque. lui qui était estimé et respecté par tous ceux qui le connaissaient, qui était appelé "monsieur le professeur" moi, je l’appelais «Kader », juste le diminutif de son prénom. Jamais «papa ». Je reconnais que c'était un homme cultivé, instruit, évolué par rapport à d'autres marocains. Il avait fait ses études primaires à Figuig, le secondaire à Oujda et sa médecine en France. En plus qu'il était l’un des  plus compétents chirurgiens, l'un des plus appréciés du centre hospitalo-universitaire de Casablanca, il était aussi excellent joueur au golf et au tennis. Il montait à cheval et il nageait très bien... Mais, chez nous à la maison, il redevenait, avec ma mère et moi, un de ces hommes de Figuig secs, rigides et avares. Plus je grandissais, plus je le détestais à cause de son comportement... Il était devenu très méchant et très agressif envers tout le monde à la maison, même envers mon chat. Il  ne cessait de se disputer avec ma mère. Il ne l’écoutait pas et lui parler durement en hurlant. En véritable dictateur, il nous donnait des ordres, comme si nous étions ses domestiques.  

Quand il me parlait d’un air menaçant en me regardant fixement, les sourcils froncés et l'index tremblant. Lorsqu’il devenait  rouge écrevisse de colère,  j'avais si peur de lui, je me sentais tellement agressée que j'en pleurais à chaudes larmes en lâchant involontairement mes urines.

Si, à la maison il était coléreux, insupportable à vivre et nous rendait malheureuses,  avec ses amis, ses collègues et ses patients, il était tout le temps tendre, souriant et joyeux.

Ma mère en souffrait et pleurait autant que moi.

Elle me disait qu'il n’était comme ça lorsqu'elle l'avait connu. C'est depuis sa nomination de chef du centre hospitalo-universitaire de Casablanca, depuis qu’il s’était enrichi  qu'il était devenu insupportable et méchant.

 À cause de lui, ma mère et moi, nous n'aimions ni Figuig, ni les Figuiguis, Oujda, ni les Oujdis...."


 

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